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Vous parents, vous connaissez la néophobie alimentaire ?

28/05/2019
néophobie alimentaire avec Eatcool

Qui n’a pas dit à son enfant : « mange tes épinards pour avoir un dessert » ?

 

Entre 1 et 10 ans, 77% des enfants refusent de goûter spontanément les aliments qu’ils ne connaissent pas.
La néophobie alimentaire (peur que suscitent les aliments nouveaux) est donc normale à cet âge. Tout petit omnivore (et même grand omnivore parfois) manifeste des réticences à introduire à l’intérieur de lui un aliment inconnu. C’est notre cerveau reptilien qui a le réflexe de nous mettre en sécurité, hé oui !

Cette partie du cerveau qui assure notre survie se méfie, un véritable radar qui agit 24H/24, car il sait que tout ce qui est beau n’est pas forcément comestible, voire dangereux pour la survie de l’espèce. Un exemple : un joli champignon rouge taché de petit points blancs, amanite, au demeurant champignon super mignon à regarder, recèle un violent poison !

Donc oui, la méfiance est de rigueur pour un petit cerveau tout neuf. Ce petit être humain, votre enfant, sent, touche , regarde , approche , renifle , teste à petit bouts, rejette , reprend , écrase de sa petite menotte, fait la moue, crache , il vous observe aussi entrain de manger parfois, sans que vous le remarquiez, si c’est bon pour papa, alors peut-etre que je peux essayer d’en manger, si ma sœur fait la grimace , alors non je grogne!

Il faut savoir aussi que les papilles de vos chérubins sont neuves, et peuvent ressentir 2 à 3 fois plus le goût que vous parents aux papilles vieillissantes et moins sensibles au goût . Imaginez un goût d’endive amère dans votre bouche et bien votre enfant la ressent 2 à 3 fois plus prononcée !!!!

Perso jeunette, j’avais horreur des olives, c’est vrai que leur goût est spécial et fort.  Ma maman ne m’a pas forcé à les apprécier coûte que coûte, et vers 12 ans de moi-même , un peu curieuse , j’ai ragoûté les olives et là surprise , je n’ai pas eu cet écoeurement primaire de mes 4 ans . Au final, je pense ne pas avoir un gout prononcé pour l’amer , en effet je ne rafolle pas non plus du chocolat noir, et je  n’aime toujours pas le café …vous voyez , chacun ses reflexes primaires.

Donc s’il vous plaît, parent, adoptez la pratique du processus de familiarisation. Cette technique peut atténuer la néophobie voir aider votre enfant à dépasser ce rejet initial.

A court terme, il s’agit de développer le contact entre l’enfant et l’aliment AVANT QUE CELUI-CI NE SOIT PRESENTÉ DANS L’ASSIETTE.

C’est ainsi qu’un enfant acceptera plus volontiers de goûter un légume qu’il aura lui-même choisi en magasin, ou lui-même cueilli, ou épluché (ou enfin essayé d’éplucher car à 2 ans on n’épluche pas, on fait comme maman ou papa, ou ses frères et sœurs), ou lui-même cuisiné.

L’enfant doit avoir de l’expérience sensorielle : je le vois, je l’observe, je le sens, je le touche, je le goutte sur le bout de la langue, je le donne à manger à maman, je me rassure petit à petit, avant de me permettre de le manger, et puis si j’ai un dernier doute , je le crache.. Il est important aussi qu’au moment du repas, l’enfant se sente en amour avec son entourage.

Sachez qu’un aliment peu rassasiant sera aussi plus apprécié associé à un féculent.

Conclusion : il semble préférable de donner à l’enfant une éducation sensorielle avec pour objectif de l’amener à apprécier (par exemple le goût des légumes, plutôt que de déployer des blabla de conseils nutritionnels, souvent difficiles à intégrer et culpabilisants, donc finalement très peu efficaces en matière de prévention et ne pouvant que renforcer le sentiment de rejet.