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Lutter contre la Grossophobie

25/05/2018
grossophobie

Les premiers États généraux de la grossophobie, Initiés par le collectif « Gras Politique » se sont donnés pour objectif de lutter contre les discriminations multiples que subissent les personnes en surpoids et grand surpoids dans les différents domaines de leur vie.

Ne confondons pas : « la lutte contre la grossophobie n’est pas la promotion de l’obésité mais c’est la bataille contre les discriminations subies par les personnes grosses 

Conclusion : Une personne grosse a droit au même respect et aux mêmes droits que toutes les autres. Cela peut paraître évident mais c’est très très loin d’être le cas.

 

Solution 1 : si vous êtes de ceux qui sont grossophobes

J’ai un principe facile à exécuter pour augmenter votre taux d’empathie envers votre prochain : Ne faites pas aux autres ce que vous n’aimeriez pas que l’on vous fasse ! Appliquez ce vieil adage régulièrement et vous gagnerez en sérénité et flexibilité d’esprit.

 

Solution 2 : Pourquoi tous ces mouvements comme Gras Politique prennent-ils de l’ampleur aujourd’hui ?

Il me semble qu’il y a un mouvement de fond favorisé par internet pour montrer d’autres corps et lutter contre les stéréotypes du corps parfait.

Selon Sylvie Benkemoun psychologue, vice-présidente du gros et militante anti stigmatisation du poids depuis des années ,  notamment au sein de l’association allegrofortissimo, cette mise en avant s’est aussi cristallisée autour du livre de Gabrielle Deydier « On ne sait pas grosse » regarder cette vidéo qui a eu un fort relais médiatique, comme il y a une vingtaines d’années, le livre d’Anne Zamberlan (vivelesrondes) qui avait fait émerger le sujet et aussi le mot grossophobie.

 

Quelles sont les différentes sortes de grossophobie ?

Cela commence par la grossophobie familiale.

On est tous différent(e)s et pas tous fait(e)s pour être des brindilles…
Un enfant peut avoir une morphologie un peu moins fine que le reste de la famille. Il peut avoir des rondeurs temporaires liées à un moment de sa croissance, ou il peut prendre du poids du fait d’une fragilité  ou d’un contexte émotionnel particulier créant un besoin de réconfort alimentaire, ou du fait d’un traitement lié à un problème de santé.
Quelle que soit la situation, malheureusement, la famille, par peur du gras, peur de l’enfant gros (Gras politique insiste sur la dimension sociale du sujet et l’aversion particulière du gras dans les catégories socio-professionnelles aisées) ou pensant bien faire, ou du fait de l’histoire personnelle, d’un parent, va mettre l’enfant au régime.

Or la privation, encore d’avantage quand les frères et sœurs mangent « normalement » est très mal vécue par un enfant et l’incite à trouver des subterfuges pour manger des aliments interdits et donc grossit davantage.

Au fur et à mesure des régimes, s’installe l’effet yoyo bien connu et l’augmentation du mal-être…et du poids.

La solution : une thérapie familiale avant d’envisager le psychologue pour enfant et tout changement dans les habitudes alimentaires de l’enfant.  Il s‘agit de s’occuper des causes qui ont amenées l’enfant à se conduire ainsi et non du symptôme…

 

Puis nous avons la grossophobie médicale

La médecine classique veut des résultats rapides et rentables. Une personne grosse qui réussit déjà à ne plus grossir devrait être une réussite, et bien non c’est un échec, car ce qu’on demande au corps médical c’est qu’elle maigrisse.

Il y a donc problème de la part du corps médical à aborder ce sujet sans culpabiliser les patients, or cette intervention du médecin doit déboucher sur des bénéfices, mais comme le temps n’est plus à l’écoute, ou plutôt comme le temps de consultation se réduit comme une peau de chagrin, alors on crée du risque, du risque d’aller trop vite, de ne pas rassurer le patient, de le stigmatiser encore plus dans la honte, et de le froisser à jamais de la médecine »

Donc oui, la grossophobie médicale est très répandue et basée sur des connaissances erronées. Il faut arrêter de tout ramener à la nécessité de perdre du poids quel que soit le motif de la visite, à prescrire un régime, plutôt qu’écouter la personne

Daria Marx a dit de façon très juste qu’on s’intéresse beaucoup à la physiologie, au corps des personnes grosses et pas assez à leur tête, à leur mental, à leur état d’esprit, à leur psychologie. Or qu’il s’agisse de l’alimentation émotionnelle, doudou, d’un jeune enfant ou des compensations au mal-être de l’adulte gros, la santé mentale nécessiterait un accompagnement au moins aussi important que la santé physiologique, voire prioritaire. Il s‘agit encore une fois de s’occuper des causes et non du symptôme…

 

Puis il y a aussi la grossophobie de la société, la grossophobie de l’emploi

La difficulté accrue à trouver du travail (cela est prouvé de façon chiffrée), à pouvoir s’habiller facilement avec un budget raisonnable, à vivre confortablement dans les transports, et la relation aux autres : il y a des récits incroyables sur l’agressivité liée au poids, les remarques méchantes que se permettent de façon éhontée des personnes sur une personne grosse quand elle se promène dans la rue, qu’elle est dans un magasin, ou qu’elle mange, alors qu’elle n’a rien demandé !

 

Solution3 : Respecter chaque individu quelle que soit sa silhouette paraît être une base élémentaire du bien vivre ensemble.

Mais on en est tristement loin…C’est pourquoi, il est important d’informer, de faire témoigner, pour que le grand public prenne conscience des conséquences pour les personnes concernées.

Pourquoi tout le monde est concerné ? Diminuer la pression sur le poids, accepter la diversité des silhouettes, ne pas stigmatiser les gens du fait de leur corps, arrêter les régimes et les chirurgies bar iatrique abusives, qui font grossir, si on avançait sur ces vastes chantiers, tout le monde y gagnerait et plus particulièrement les femmes, qui subissent beaucoup plus la pression de la minceur.

 

Solution 4 : Gras politique poursuit 3 objectifs 

1er objectif : Redonner la parole aux personnes concernées dans des espaces sécurisés et bienveillants. C’est essentiel car beaucoup de personnes grosses ont appris à prendre moins de place que ce qu’elles occupent physiquement et à ne pas exprimer leur ressenti.

Sont organisés des groupes de paroles thématiques, des activités (yogras, piscine en groupe). Partager des expériences, rencontrer d’autres personnes est essentiel pour sortir de la culpabilité et de la honte que ressentent très souvent les personnes grosses du fait du regard de la société.

2ème objectif : -Informer le grand public et les personnes « alliées », toutes celles qui ne subissent pas directement la grossophobie.

3ème objectif :  Mener des actions auprès des institutions.

En guise de réflexion, finale, sans être féministe du tout, que ressentez-vous à la vue de cette image ??
Un beau sujet pour un groupe de parole mixte, n’est-ce pas…

 

Lutter contre le racisme anti-gros : 

c’est gagner en ouverture d’esprit c’est arrêter la misère et la violence c’est tendre la main !
Svp stoppons l’individualisme galopant et redonnons la dignité à chacun d’entre nous.