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Marre des Photoshopés

06/01/2018
Photoshopées

Toi aussi tu en as marre des corps trop photoshopés des magazines…  Tu ne veux pas te mettre en maillot de bains parce que ton corps à des petits défauts ? 

Va-t-on pouvoir enfin réhabituer nos yeux à des corps normaux et non à des corps photoshopés ? Les petits défauts du corps trouvent de plus en plus grâce aux yeux des stars et des marques. Et oui, vous avez bien lu. Mais pas sûr pour autant que cellulite, vergetures, cuisses replètes et bidon grassouillet supplanteront de sitôt les corps lisses en une des magazines.

Certains chanteurs américains expriment dans leur chanson qu’ils en ont marre de Photoshop, qu’ils veulent voir des trucs normaux comme des fesses avec des vergetures » et que leurs clips exposent des cuisses ornées de cellulite, serait-ce le signe que le corps au naturel à la cote ? que la domination des corps top model retouchés dans nos champs visuels est sur une pente déclinante ? En tout cas, après les stars qui essaient de se dévoiler sans maquillage ni artifice, les mannequins grande taille qui déploient leurs rondeurs sur Instagram et les podiums, comme Ashley Graham, les marques de sous-vêtements dont les égéries sont bien éloignées du 90-60-90, le mouvement #bodypositive ne cesse de grandir. Ces nouveaux paradigmes d’images corporelles peuvent reprogrammer les imaginaires et même guider les comportements collectifs. Les photos retouchées et aseptisées ont un très fort effet sur le collectif. La venue d’images alternatives va rendre complexe cette socialisation, plusieurs modèles valent mieux qu’un et cela peut faire évoluer les représentations. Et cette construction sociale du corps, c’est encore mieux quand le show biz s’en empare. Comme le disait Gustave LeBon déjà en 1913 « le beau, c’est ce qui nous plait, et ce qui nous plait se détermine moins par le gout personnel que par celui des personnes influentes, dont la contagion mentale impose le jugement ».

Contre-pouvoir des réseaux-sociaux !

Voir et entendre, dans une vidéo visionnée plus d’un million de fois que la cellulite, d’Amber Rose ou de toute autre femme, est « onctueuse » fait qu’il n’est plus si évident de penser que des fesses et de cuisses ne sont jolies que si elles sont lisses et sans peau d’orange. Donc oui les images des réseaux sociaux, outre leur effet prescripteur, peuvent aussi servir de révélateur. Qu’Il y ait d’autres corps exposés comme dignes d’être vus et d’être jugés chouette, agréables au regard, signale l’artificialité des autres corps, les dénaturalise.

L’idée que les images du corps qui nous sont montées ne sont pas vraies et qu’elles ont des conséquences sur les représentations qu’on a de notre look voire qu’elles affectent notre bien etre mental est devenu un sujet de combat légitime et peut engendrer une méfiance vis à vis de ces normes irréalistes. Donc, plus qu’une mode saisonnière, il existe bien une prise de conscience autour des normes corporelles qui est amplifié, si ce n’est générée par internet.

Le contre-pied de la normalisation esthétique :

La revendication d’authenticité, qui revient à se présenter comme on est. On est à contrario de ces personnes qui se présentent sous leur meilleur jour (et prennent parfois 20 photos pour partager l’image la plus favorable, parfois éloignée de leur apparence ordinaire) et cette vision en opposition avec le gommage esthétique du corps n’est pas new. Beaucoup d’artistes ont mis en scène leur corps d’une manière inhabituelle ((l’une au cours d’une performance se coupa les poils pubiens pour en faire une moustache, l’autre une hybridation homme femme, le porno-féministe…) et ont ainsi questionné la place du corps (et) de la femme dans la société.

Stop à la distorsion de l’image de soi !

La réappropriation d’une image réelle de soi n’est pas uniquement citoyenne. Certaines marques de beauté, comme Dove, affirment que leurs produits sont « pour toutes les beautés », moins pour leur objectif affiché de faire changer les regards que pour susciter chez les média un désir de parler de leur campagne publicitaire…et donc au final vendre plus. Il ne faut pas confondre évidemment ce qui est de l’ordre de l’engagement comme chez les féministes et ce qui est purement marketing mais les 2 confondu font que le modèle de l’image de soi se modifie et c’est ça qui est important. Peu importe le moyen employé, le but c’est qu’on en parle. Il ne suffit pas que d’un seul contre stéréotype pour casser un stéréotype. Le jugement esthétique est à la fois moral et social. C’est ça qui est difficile à déconstruire.

L’ancien modèle reste dominant, il ne sera pas facile à effacer ni à supplanter. Car si les publicitaires savent encore que les publicités habituelles sexistes continuent de faire vendre, ils savent aussi que pour vendre, il faut créer du désir, même inconscient, en montrant des corps qui n’existent pas. Exemple : l’association d’une jeune femme sexy à une voiture est débile mais, jusqu’à présent, elle fonctionne ! Dans le même registre, les personnes âgées peuvent, consciemment ou non, ne pas adapter leurs lunettes à leur vue afin de ne plus se voir dans le miroir. Rester dans le flou pour ne pas être renvoyé à quelque chose de désagréable.

Vilain jugement !!!

Derrière l’image de soi, il n’y a pas seulement une histoire d’esthétique, se cache tout un univers moral et c’est ce noyau là qu’il est difficile de faire exploser. On a tendance à projeter les caractères corporels sur ceux psychologiques, dans l’idée que l’apparence dit quelque chose de nous. On est habitué depuis tout petit avec les contes de fées, dans lesquels le méchant n’est pas beau et le prince est charmant.

On sait bien que l’apparence et le corps sont important dans le positionnement social et sont vecteurs de pouvoir. Par exemple le mot vilain renvoie aussi à une classe sociale particulière, au roturier des temps médiévaux, qui plus est en France, où l’on continue d’avoir de vieilles mémoires cellulaires de la cour de nos rois. Le corps dans nos sociétés n’est pas neutre, il y a des enjeux de pouvoir. Par exemple, au moyen-âge, le bronzage montrait que vous étiez paysan. De nos jours, cela revient à afficher que l’on prend des vacances. Ce n’est donc pas tant le fait qu’être bronzé ou pas beau. Le corps est une différence investie socialement pour montrer sa richesse et son pouvoir. Et s’il suffisait de prendre des distances face à l’esthétique, et la morale …mais non un discours médical est venu englober le tout et raffermir ces stéréotypes. Ce n’est pas qu’une question d’image, il y a des discours plus profonds derrière et un discours médical insidieux. Il est aussi question d’être en bonne santé. Et, là, la contre-culture est un peu coincée. Dans l’imaginaire, la cellulite correspond au fait d’être gros. N’oublions pas ce discours de lutte contre le gras et le contrôle du corps, de ce que l’on mange… il dépasse la barrière esthétique et rentre dans la barrière sanitaire !

Donc pour le moment soyons conscient que ce ne sont pas quelques paroles de chanteur en vogue, ni les milliers d’images de rondeurs et de cellulites assumées sur Instagram qui feront, à elles seules, bouger la norme surplombante de la pin-up au corps ferme et en bonne santé.

Mais reste que ces actions ne sont pas non plus inutiles. Elles sont la preuve, que nous sommes dans une société plurielle où il y a une pluralité de modèles et de rapports aux corps. Et ce peut être un petit pas rassurant de constater qu‘il n’y a pas une norme mais une multitude de normes !

Bon faites comme Laura Canu Objectif Bikini « ferme ta gueule » cet été, changez votre bikini plutôt que votre corps. J’adore ce qu’elle dit à un moment dans sa vidéo : « une page de magazine ça ne vit pas » Lire vidéo : ici

EatCool ne fera jamais de focus sur votre poids, car je ne pense pas que ce soit en insultant les rondeurs du corps, ou en stigmatisant les femmes ou hommes pour leur corps, soit disant, imparfait que l’on arrivera à aider qui que ce soit à reprendre sa santé en main.

J’aporte au contraire avec la méthode EatCool toute la bienveillance nécessaire à un épanouissement optimum CŒUR-CORPS-ESPRIT.