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Comment dire « non » à la tentation, sans frustration ?

19/10/2018
tentation manger

Apprendre à dire non est l’une des compétences les plus utiles que vous puissiez développer, surtout quand l’un de vos objectifs de vie est de devenir libre de manger sans obsession et craquages alimentaires.

Il ne s’agit pas de volonté car on en a tous à revendre mais de quelque chose de bien plus subtile : LA DÉTERMINATION et L’AFFIRMATION DE SOI…

La recherche en neuro-sciences commence à montrer que de petits changements peuvent vous aider à dire non, à résister à la tentation et à vous libérer des obsessions et craquages alimentaires.

Dans une étude, 120 étudiants ont été divisés en 2 groupes différents.
La différence entre ces 2 groupes était de dire « je ne peux pas » par rapport à « je ne fais pas ». On a dit à un groupe que chaque fois qu’il était confronté à une tentation, il devait se dire « je ne peux pas faire X ».  Par exemple quand ils étaient tentés par la glace, ils devaient dire « je ne peux pas manger de la glace ».
Quand le deuxième groupe a son tour a été confronté à une tentation, on leur a dit de dire « je ne fais pas de X ». Par exemple, quand ils étaient tentés par une glace, ils disaient : « je ne mange pas de crème glacée ».

Après avoir répété les phrases pour différentes tentations, chaque élève a répondu à un ensemble de questions sans rapport avec l’étude. Une fois qu’ils ont fini de répondre à leur questionnaire, les étudiants ont remis leurs feuilles de réponse pensant que l’étude était terminée. En réalité cela commençait tout juste !

Alors que chaque étudiant sortait de la salle et remettait sa feuille de réponse, on lui offrait et il choisissait de prendre soit une barre chocolatée ou une barre de céréales. Pendant que l’étudiant s’éloignait, le chercheur marquait son choix de collation sur la feuille de réponse.

Les étudiants qui se sont dit « je ne peux pas manger X » ont choisi de manger la barre chocolatée à 61 % du temps. Pendant ce temps, les étudiants qui se sont dit « je ne mange pas X » on choisit de manger les barres chocolatées seulement à 36% du temps.

Constat, un simple changement d’expression a considérablement amélioré les chances que chaque personne fasse un choix alimentaire plus sain.

Pourquoi quelque chose qui peut paraitre insignifiant fait une telle différence ?

Comment une simple expression dans votre langage courant peut vous aider ou vous éloigner de vos objectifs ?

Quel est ce langage qui entraine la détermination, ou l’abandon ?

Vos mots aident à encadrer votre sens de l’autonomisation et de la détermination sans vous sentir frustré. De plus, les mots que vous utilisez créent une boucle de rétroaction dans votre cerveau qui a un impact sur vos comportements futurs.

Par exemple, chaque fois que vous vous dites « je ne peux pas », vous créez une boucle de rétroaction négative qui vous rappelle vos limites avec des frustrations. Cette expression indique que vous vous obligez à faire quelque chose que vous ne voulez pas faire. En comparaison, lorsque vous vous dites « je ne fais pas ceci ou cela », vous créez une boucle de rétroaction positive qui vous rappelle votre détermination et votre pouvoir sur la situation. C’est une phrase, si à la mécanique est acquise, qui peut vous pousser à briser vos mauvaises habitudes et à suivre les bonnes.

Heidi Grant Halvorson est directrice du centre des sciences de la motivation de l’université Columbia. Voici comment elle explique la différence entre dire « je ne fais pas » et « je ne peux pas ».

« Je ne fais pas » est vécu comme un choix personnel.  En affirmant « je ne fais pas » l’action est directement sortie des choix propres de l’individus. Il se sent vraiment à l’origine de la décision. Il se sent ainsi décisionnaire et actif de sa vie, et autonomisé. C’est une affirmation de sa détermination profonde. Je suis déterminé, c’est ce que je veux, et c’est ainsi et pas autrement, pas de doute. A contrario, « je ne peux pas » n’est pas un choix personnel.  Ne pas pouvoir, c’est ne plus avoir le pouvoir sur soi. C’est une restriction, elle vous est imposée. Le cerveau est soumis au désir de réussir mais doute car il y a aussi quelque chose d’imposé de l’extérieur, donc il vacille oui, non, oui, non. Donc, penser « je ne peux pas » casse votre légitimité de pouvoir personnel, mine votre potentiel, et votre capacité d’agir.

Au risque de me répéter :
– « Je ne fais pas » est vécu comme un choix, donc cela autonomise la personne ; la tentation sera vite balayée ou moins forte, plus raisonnable, appaisé et n’entrainera que très peu de frustration.
– « Je ne peux pas » n’est pas un choix. C’est une restriction, elle vous est imposée. La tentation sera plus forte et donc moins contrôlable et entraine une frustration.

En d’autres termes :
– L’expression « je ne fais pas ceci ou cela » est une manière psychologique habile et positive de dire non, c’est une belle manière de s’affirmer.
– Alors que l’expression « je ne peux pas » est une manière psychologique épuisante et négative de dire non.

Peut-être le plus important, c’est qu’un changement dans la façon de s’exprimer conduit à un changement de mentalité. Vous pouvez maintenant utiliser votre nouvel état d’esprit, responsabilisé dans toutes les situations futures ? Ce qui explique pourquoi un changement subtil peut conduire à des résultats très différents sur le long terme.

Exemple :« Je ne peux pas manger toute cette tablette de chocolat » sous entendu parce que j’ai toujours entendu ma mère diaboliser le chocolat. Vous avez appris de l’extérieur, on vous a imposé ce choix de l’extérieur que ce n’est pas bien (restriction imposée) …. Mais ce n’est pas votre choix de départ à vous, alors vous n’allez pas manger cette plaquette de chocolat mais vous n’en êtes pas si convaincu ,  car vous  n’avez pas pris cette décision avec votre libre arbitre, elle est empreinte d’un apprentissage de restriction extérieure…vous ne décidez pas donc vous n’allez pas devenir autonome ainsi , même si maintenant vous avez appris qu’il est utile de ne plus manger en pilotage automatique sans avoir fait le point sur ses envies de manger émotionnelles. Vous ne pouvez pas intégrer cela correctement car l’autorité ne vient pas de votre moi profond.
Peut se transformer en : « Je ne mange pas toute cette tablette de chocolat » ; c’est moi qui décide que cela soit comme ça, c’est mon choix, je suis autonome dans mes choix, donc pas besoin de douter , c’est mon choix. Je suis déterminé d’agir ainsi car je désire effectivement arriver à mes objectifs de vie qui sont de ne plus être obsédé et frustré par la nourriture. Le choix appartient à moi seul, je me sens responsable de ce choix et j’en suis fière.